mercredi 9 décembre 2009
1-Les piliers de la salle de lecture : Docteur Chapon-Gaillard
Il n'y a pas grand chose à dire du docteur Chapon-Gaillard. C'est un petit homme discret, octogénaire depuis peu, dont l'apparence n'est pas sans rappeler la tortue des Iles Galapagos. Eté comme hiver il est vêtu de son éternelle veste de gros tweed qui le protège comme un caparaçon. On imagine aisément le corps fluet et blanchâtre qui se cache dessous. Seules émergent les extrémités de deux membres antérieurs et surtout un long cou rétractile à fanons qui supporte avec vaillance une tête exempte de tout poil.
Il arrive selon son humeur, et si son journal n'est pas libre, il prend son tour. Car le docteur Chapon-Gaillard ne vient que pour le FIGARO. Ses outils : un petit calepin banal ( 16 x 9 ), un crayon finement taillé et une grosse loupe qui lui servait jadis à observer les grains de beauté suspects de ses patients.
Une seule chose l'intéresse. Page 21. Le cours des valeurs françaises, que dis-je, le cours de l'unique valeur où il a placé tout son portefeuille : Pernod-Ricard; +1 point aujourd'hui ! Le docteur est satisfait. En fin connaisseur de la réalité française il sait que les grands limonadiers ne font jamais faillite. Quand il pense à son collègue gynécologue qui avait tout misé dans Eurotunnel. Infarctus. Lessivé en 2 jours. Ce n'est pas avec Pernod-Ricard que cela arriverait.
Jetons un petit coup d'oeil sur l'or : 150 de mieux à 5700.
Et bien, docteur, voilà une journée qui s'annonce bien... Vous prendrez bien un petit Ricard.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
C'est quoi un caparaçon, Heffe ?
RépondreSupprimer