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to the Bay
Petit
journal de bord d'un séjour à San Francisco, à la découverte
d'une ville mythique et aussi à la recherche des fantômes de la
Beat Generation, des idées et du son des années hippie, du Grateful
Dead, du Jefferson Airplane et de Janis Joplin bien sûr.
Sunday,
September 9th 2pm
Le
haut du Haight est célèbre pour son hangar transformé en caverne
d'Ali Baba des collectionneurs de CD et deVinyls . Ca s'appelle
« Amoeba Music » et c'est gigantesque. On trouve des
raretés à des prix tranquilles.
En
face, un hobo ( vagabond ) et son chien font la manche. C'est un
mendiant qui a de l'humour ( voir dessin ), il n'accepte que les
billets. Il faut dire quand même que le premier billet ici est celui
de 1 dollar. On passe devant la coquette maison victorienne de Janis
Joplin sur Lyon St et on débouche sur le « Panhandle »,
le manche de la poêle, jardin tout en longueur, jadis célèbre pour
ses cavalcades de hippies et désormais parcouru par des ribambelles
de cyclistes et de skates ou de rollers. Les plats sont rares à San
Francisco et comme ici c'est en légère pente descendante, on en
profite.
Le
Golden Gate Park est à deux pas de Haight St. On traverse Stanyan St
et on y est. Cinq km de long jusqu'à l'Océan Pacifique et des
dizaines de milliers d'arbres, d'arbustes, de plantes. Un grand
panneau à l'entrée du parc – pas de grille ici bien entendu –
annonce l'événement : « The Opera in the Park ».
On est tout de suite dans le bain. Cela se passe dans la grande
prairie au pied de Hippie Hill., haut-lieu des festivals improvisés
où les stars pop se mêlaient aux inconnus du Hippyland dans des
bœufs sans fin...Aujourd'hui, la pop a laissé place aux grands airs
d'Opéra. La foule est tout aussi nombreuse et tout aussi bon enfant.
On mange, on boit, on discute, on s'amuse en famille et… on écoute
Carmen qui n'en finit pas de mourir, accompagnée par l'Orchestre
Symphonique de la ville au grand complet. A côté de nous un
musicien sans complexe accompagne discrètement la chanteuse de son
tambourin à clochettes. Personne ne s'en offusque. Un jeune papa
change son bébé pendant que la maman somnole. Un cycliste passe
devant nous en zigzagant entre les spectateurs. On est passé à Dom
Juan. Deuxième et dernier Acte. Les portes de l'enfer vont s'ouvrir
pour accueillir le grand séducteur. Le baryton a du courage. Le vent
du Pacifique s'engouffre dans les grands cèdres qui surplombent la
scène. La mort est à l'honneur sous le soleil de Californie.
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