Back
to the Bay
Petit
journal de bord d'un séjour à San Francisco, à la découverte
d'une ville mythique et aussi à la recherche des fantômes de la
Beat Generation, des idées et du son des années hippie, du Grateful
Dead, du Jefferson Airplane et de Janis Joplin bien sûr.
Thirsday,
September 6th
Pour
aller au MOMA, en partant de notre hôtel, on passe par Tenderloin,
le quartier mal-aimé de San Francisco. C'est ici la plus forte
concentration de homeless de la ville, à deux pas du Hilton.
L'alcool
et la drogue font des ravages et les gens se piquent sous les
porches. Des filles de trente ans en paraissent soixante.
Déclassement, déchéance et désespérance. Janis Joplin, lors de
son premier séjour à San Francisco en 1963 a traîné par ici,
petite dealeuse à la dérive, malade et amaigrie, alcoolique déjà,
chantant pour une bière dans les anciens « speakeasy »*
de Turk St.
Le
Moma est à un quart d'heure à pied de Tenderloin et il faut
franchir Market St, principale artère de la ville qui marque la
frontière entre le pays des collines au nord et le plat pays au sud.
On
vient au Museum Of Modern Art de San Francisco pour notre chouchou de
toujours : Sandy Calder, le génial créateur des mobiles. Et
là, on est gâté… Le « Calder Room » peuplé de
mobiles de toutes formes, mais… parfaitement immobiles. Normal. Il
n'y a pas de vent, ni de courant d'air ici, et la clim n'a jamais
rien fait bouger… C'est assez frustrant, finalement. Sur la
terrasse, on découvre le « Grand Crinkly » rouge et
jaune devant un immense mur de verdure. Il ne bouge pas, lui non
plus. On est vraiment ému car il était installé dans les jardins
de Madame de La Fayette à Rennes lors de l'exposition « L'univers
d'Aimé Maeght » de 1979.
Il
faut écarter d'immenses rideaux rouges de plus de six mètres de
hauteur, pour entrer dans l'exposition temporaire consacrée à René
Magritte. Tout Magritte est là, y compris les variantes des tableaux
, et elles sont nombreuses… Mais on a beau chercher, on ne trouve
pas « Ceci n'est pas une pipe ». Etrange, quand même. Un
peu plus loin, on se rattrape avec « Fontaine » de Marcel
Duchamp, qui, comme chacun sait « n'est pas une fontaine »…
*
Speakeasy : Bar clandestin pendant la Prohibition ( 1920-1933 )
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire