vendredi 16 novembre 2018

Demain les gilets jaunes

                Même à Jupiter il arrive de faire des cauchemars...  

vendredi 9 novembre 2018


Back to the Bay

Petit journal de bord d'un séjour à San Francisco, à la découverte d'une ville mythique et aussi à la recherche des fantômes de la Beat Generation, des idées et du son des années hippie, du Grateful Dead, du Jefferson Airplane et de Janis Joplin bien sûr.

Thursday, September 13th
Le BART est un genre de RER qui dessert toute la baie de San Francisco. Aujourd'hui, pour aller à Berkeley, on plonge avec le BART sous l'eau pendant une vingtaine de minutes. Les wagons sont vieillots et on est sérieusement remués. Les habitués continuent de lire leur journal sous la lumière blafarde et avec cinquante mètres d'eau du Pacifique au-dessus des têtes, quand même… Autant dire qu'on est contents de retrouver la lumière du jour du côté de West-Oakland et enfin Berkeley !
Dès la porte de la station franchie, on est dans le bain. Un petit robot sur roues nous accueille puis il prend de la vitesse comme pour nous dire « Suivez-moi ! ». Il file son petit train de sénateur ( la vitesse d'un marcheur ) sur les trottoirs. Apparemment les piétons sont habitués et ils s'écartent. Nous rencontrons d'autres robots du même type qui partent dans d'autres directions. Notre petit robot respecte le code de la route et traverse au bonhomme vert, comme les enfants ! C'est un « Kiwi », entièrement autonome, qui va chercher les plats dans les restaurants et les livre aux clients, chez eux. Les livreurs de pizza à bicyclette ont du souci à se faire…
Berkeley, la plus grande université publique des USA : 750 ha, 36000 étudiants et une vingtaine de prix Nobel parmi les profs. Une véritale fourmillière à la reprise des cours de 14h. Tout est ici ouvert. On entre dans un bâtiment. On pousse une porte. Un labo de chimie apparemment avec ses paillasses. « Bonjour. Comment allez vous ? Besoin de quelque chose ? Vous voulez voir ce qu'on fait ? » Inimaginable en France. Bibliothèques ouvertes, même la nuit.
Des affiches annoncent un meeting du nouveau parti communiste américain. D'autres proposent des stages de combat de rue éco-responsables (sic)… Sur un poster, Hillary sur son âne démocrate est poursuivie par un éléphant Trumpien hilare. Sur une affichette, une musulmane revendique le droit de porter un voile...transparent !
Comme si l'esprit contestataire des sixties était encore vivant dans ce lieu qui l'avait vu naître.

mercredi 7 novembre 2018

Back to the Bay 11


Back to the Bay

Petit journal de bord d'un séjour à San Francisco, à la découverte d'une ville mythique et aussi à la recherche des fantômes de la Beat Generation, des idées et du son des années hippie, du Grateful Dead, du Jefferson Airplane et de Janis Joplin bien sûr

Wednesday, September 12th
Quand on débarque du tram, on sait tout de suite qu'on est à Castro, le quartier Gay: la couleur arc-en-ciel est omniprésente. Drapeaux, voitures, vêtements, même les passages pour piétons…
Dans une large rue inondée de la lumière du matin et bordée de maisons néo-victoriennes aux bougainvilliers flamboyants, on découvre la célèbre « Maison bleue » chantée par Maxime Le Forestier à la fin des années soixante. Une plaque discrète, cadeau de l'Alliance Française, rappelle l'histoire du lieu. Juste en face, un coffee shop nous propose des « kouign amann baton (sic) ». Nous faisons le test. Les kouign de Frisco sont dans la pure tradition de Douarnenez. Miracle de la mondialisation…
Retour vers le Golden Gate Park en passant devant quelques maisons de stars de la planète Pop des Sixties. On a entendu parler de l'Arbre de Janis Joplin et on veut le trouver. On n'en sait pas plus. La chanteuse a-t-elle chanté sous ses branches ou l'arbre a-t-il été planté en hommage après sa mort ? Seule indication, il se trouverait sur Hippie Hill près de l'entrée-est du parc. On rencontre un garçon en train de caresser le tronc poilu d'un palmier. Il a le look californien de 2018 : petites lunettes rondes, queue de cheval, barbe blonde naissante, chemisette, bermuda et New Balance aux pieds.
« We're looking for Janis Joplin's tree. Is that the one ?
On cherche l'arbre de Janis Joplin. Est-ce que c'est celui-là ?
-Je ne sais pas… mais j'aime cet arbre. Il a de longs poils blonds comme moi. C'est mon frère… » Et il me tend son joint avec un large sourire.
« On est en Californie ici. On partage tout. Même le meilleur. »
C'est finalement un jardinier qui nous indique l'emplacement du fameux arbre.
C'est une sorte de parasol végétal au bord d'un chemin qui fait le tour de la vaste prairie où avait lieu le concert de dimanche dernier. Une jeune guitariste, appuyée sur le tronc noueux essaie de placer les premiers accords de « Nobody knows you when you're down and out » standard du blues chanté par Bessie Smith dans les années 20.
Nous descendons le parc sur plusieurs kilomètres jusqu'à l'océan et l'immense plage sauvage et absolument déserte. Sur une des dernières maisons du boulevard nous trouvons le premier tag de San Francisco. Enfin ! Certainement l'oeuvre d'un Rennais en manque...

lundi 5 novembre 2018

Back to the Bay 10


Back to the Bay

Petit journal de bord d'un séjour à San Francisco, à la découverte d'une ville mythique et aussi à la recherche des fantômes de la Beat Generation, des idées et du son des années hippie, du Grateful Dead, du Jefferson Airplane et de Janis Joplin bien sûr.

Tuesday,September11th
Les bus, à San Francisco, c'est le pied. Ils nous trimballent et nous brinquebalent dans tous les coins de la ville et des alentours. Les chauffeurs ont des gants de chantiers oranges, les amortisseurs sont morts et pour demander un arrêt, on tire sur un cordon jaune qui fait le tour du bus au-dessus des vitres. Les cyclistes qui prennent le bus mettent leur bicyclette sur un porte-vélo installé à l'avant du bus et à l'extérieur ! L'installation doit être rapide car le bus ne s'arrête pas longtemps !
Ce matin c'est le 28 qui nous mène au Golden Gate Bridge. Temps de carte postale, affluence touristique maximale. Un Tour-bus débarque ses 50 voyageurs arrivés du matin de Nogent le Rotrou via Roissy. Le vacarme des voitures sur le tablier métallique du pont est assourdissant. On marche 200m et on fait demi-tour. Groggy.
A l'entrée du pont le drapeau américain flotte dans le vent. A mi-mât. Tous les drapeaux de la ville sont en berne aujourd'hui. Nous sommes le 11 Septembre, 17 ans après les attentats contre le World Trade Center.
Au sud du pont s'étend un vaste parc, le Presidio, Tout en haut des falaises qui surplombent l'Océan Pacifique, le chemin de randonnée passe devant une série de bunkers ( « the batteries ») construits dans l'entre-deux-guerres et armés de gros canons de marine. Ils protégeaient la ville contre d'éventuels envahisseurs venus de l'Ouest. Après Pearl Harbor (décembre 1941) et l'entrée en guerre des Etats-Unis, des centaines d'artilleurs ont attendu ici l'assaut des Japonais. En vain. La version américaine du « Désert des Tartares » en quelque sorte.
Le Presidio est moins connu que le Golden Gate Park. C'est un parc naturel, sauvage par endroits et on y rencontre des coyotes en vadrouille. Aujourd'hui on y rencontre une fille à vélo. Elle cherche son chemin, comme nous. Elle monte toutes les côtes à pieds car elle a peur de dérailler. Elle mange gras pour se donner des forces ( c'est facile à San Francisco…). Elle est française, comme nous et a fait le chemin de Saint-Jacques, comme nous. Elle a rencontré Brigitte, la gentille illuminée de Decazeville, comme nous, mais elle arrive de Tahiti et pas nous… Ah si, j'oubliais… Elle est bretonne, comme nous, mais de Brest-même, et pas nous.