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to the Bay
Petit
journal de bord d'un séjour à San Francisco, à la découverte
d'une ville mythique et aussi à la recherche des fantômes de la
Beat Generation, des idées et du son des années hippie, du Grateful
Dead, du Jefferson Airplane et de Janis Joplin bien sûr
Wednesday,
September 12th
Quand
on débarque du tram, on sait tout de suite qu'on est à Castro, le
quartier Gay: la couleur arc-en-ciel est omniprésente. Drapeaux,
voitures, vêtements, même les passages pour piétons…
Dans
une large rue inondée de la lumière du matin et bordée de maisons
néo-victoriennes aux bougainvilliers flamboyants, on découvre la
célèbre « Maison bleue » chantée par Maxime Le
Forestier à la fin des années soixante. Une plaque discrète,
cadeau de l'Alliance Française, rappelle l'histoire du lieu. Juste
en face, un coffee shop nous propose des « kouign amann baton
(sic) ». Nous faisons le test. Les kouign de Frisco sont dans
la pure tradition de Douarnenez. Miracle de la mondialisation…
Retour
vers le Golden Gate Park en passant devant quelques maisons de stars
de la planète Pop des Sixties. On a entendu parler de l'Arbre de
Janis Joplin et on veut le trouver. On n'en sait pas plus. La
chanteuse a-t-elle chanté sous ses branches ou l'arbre a-t-il été
planté en hommage après sa mort ? Seule indication, il se
trouverait sur Hippie Hill près de l'entrée-est du parc. On
rencontre un garçon en train de caresser le tronc poilu d'un
palmier. Il a le look californien de 2018 : petites lunettes
rondes, queue de cheval, barbe blonde naissante, chemisette, bermuda
et New Balance aux pieds.
« We're
looking for Janis Joplin's tree. Is that the one ?
On
cherche l'arbre de Janis Joplin. Est-ce que c'est celui-là ?
-Je
ne sais pas… mais j'aime cet arbre. Il a de longs poils blonds
comme moi. C'est mon frère… » Et il me tend son joint avec
un large sourire.
« On
est en Californie ici. On partage tout. Même le meilleur. »
C'est
finalement un jardinier qui nous indique l'emplacement du fameux
arbre.
C'est
une sorte de parasol végétal au bord d'un chemin qui fait le tour
de la vaste prairie où avait lieu le concert de dimanche dernier.
Une jeune guitariste, appuyée sur le tronc noueux essaie de placer
les premiers accords de « Nobody knows you when you're down and
out » standard du blues chanté par Bessie Smith dans les
années 20.
Nous
descendons le parc sur plusieurs kilomètres jusqu'à l'océan et
l'immense plage sauvage et absolument déserte. Sur une des
dernières maisons du boulevard nous trouvons le premier tag de San
Francisco. Enfin ! Certainement l'oeuvre d'un Rennais en
manque...
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