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to the Bay
Petit
journal de bord d'un séjour à San Francisco, à la découverte
d'une ville mythique et aussi à la recherche des fantômes de la
Beat Generation, des idées et du son des années hippie, du Grateful
Dead, du Jefferson Airplane et de Janis Joplin bien sûr.
Tuesday,September11th
Les
bus, à San Francisco, c'est le pied. Ils nous trimballent et nous
brinquebalent dans tous les coins de la ville et des alentours. Les
chauffeurs ont des gants de chantiers oranges, les amortisseurs sont
morts et pour demander un arrêt, on tire sur un cordon jaune qui
fait le tour du bus au-dessus des vitres. Les cyclistes qui prennent
le bus mettent leur bicyclette sur un porte-vélo installé à
l'avant du bus et à l'extérieur ! L'installation doit être
rapide car le bus ne s'arrête pas longtemps !
Ce
matin c'est le 28 qui nous mène au Golden Gate Bridge. Temps de
carte postale, affluence touristique maximale. Un Tour-bus débarque
ses 50 voyageurs arrivés du matin de Nogent le Rotrou via Roissy. Le
vacarme des voitures sur le tablier métallique du pont est
assourdissant. On marche 200m et on fait demi-tour. Groggy.
A
l'entrée du pont le drapeau américain flotte dans le vent. A
mi-mât. Tous les drapeaux de la ville sont en berne aujourd'hui.
Nous sommes le 11 Septembre, 17 ans après les attentats contre le
World Trade Center.
Au
sud du pont s'étend un vaste parc, le Presidio, Tout en haut des
falaises qui surplombent l'Océan Pacifique, le chemin de randonnée
passe devant une série de bunkers ( « the batteries »)
construits dans l'entre-deux-guerres et armés de gros canons de
marine. Ils protégeaient la ville contre d'éventuels envahisseurs
venus de l'Ouest. Après Pearl Harbor (décembre 1941) et
l'entrée en guerre des Etats-Unis,
des centaines d'artilleurs ont attendu ici l'assaut des Japonais. En
vain. La version américaine du « Désert
des Tartares » en quelque sorte.
Le
Presidio est moins connu que le Golden Gate Park. C'est un parc
naturel, sauvage par endroits et on y rencontre des coyotes en
vadrouille. Aujourd'hui on y rencontre une fille à vélo. Elle
cherche son chemin, comme nous. Elle monte toutes les côtes à pieds
car elle a peur de dérailler. Elle mange gras pour se donner des
forces ( c'est facile à San Francisco…). Elle est française,
comme nous et a fait le chemin de Saint-Jacques, comme nous. Elle
a rencontré Brigitte, la gentille illuminée de Decazeville, comme
nous, mais elle arrive de Tahiti
et pas nous… Ah si, j'oubliais… Elle est bretonne, comme nous,
mais de Brest-même, et pas nous.
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